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Entrainements
du FCG - Saison 2000-2001
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A
Grenoble, entraînements bi-quotidiens, sauf la veille du match.
Le mercredi est la journée la plus chargée.
Au FC Grenoble
le lundi matin, le premier geste d'entraînement de la semaine
consiste en la lecture d'un tableau joliment colorié. Un tableau
intitulé d'un nom barbare: « Mésocycle 4 », un
tableau établi par Daniel Mercier, le préparateur physique
canadien du club.
Sur ce graphique, chacun peut lire la charge d'entraînement hebdomadaire
évaluée jour par jour à l'unité près. Elle
varie de 3 250 les semaines où l'on se tourne les pouces jusqu'à
4 750. La semaine 8, celle du match contre Perpignan à Grenoble,
était affectée de l'indice 4 595 et suivie de cette appréciation:
« Très difficile ».
Il en ira rigoureusement de même pour la semaine 9; régime
allégé, mais guère moins, pour la semaine 10 (indice
4 310), difficile encore la semaine 11 (indice 4 450).
Un baromètre de la souffrance? Non, plutôt l'instrument
rigoureux de mesure des efforts. Instrument également de planification
adopté sans réserve par Michel Ringeval, l'entraîneur
technique.
L'après-midi, c'est rugby
Ces informations
basiques connues de tous, la semaine de travail technique et physique
des joueurs du FCG peut commencer. Dans l'hypothèse d'un match
le samedi, elle culminera le mercredi lors de la séance de
17 heures à 18 h 30, les effectifs seniors et espoirs mêlés.
Hormis le vendredi, veille du match, et le dimanche (lendemain)
qui sont entièrement consacrés au « repos et à
la récupération », les quatre autres jours de la
semaine sont occupés par deux entraînements journaliers,
un le matin et un l'après-midi. Celui du matin est consacré
soit à la musculation,
sous la responsabilité de Nicolas Lasorza (exercices individualisés),
soit à la préparation physique (VMA, vitesse, agilité)
avec Daniel Mercier. Arrières et avants participant à
des ateliers différenciés.
L'entraînement rugby à proprement parlé occupe donc
lui les quatre séances de l'après- midi des lundis, mardis,
mercredis et jeudis. Séances qui durent en moyenne cent minutes.
Celle du jeudi, est réservée à de la vidéo et
à la préparation tactique du match du samedi.
Lundi avant Perpignan, les avants grenoblois, pris en main par Michel
Ringeval, ont passé 30 minutes à travailler la touche
(il fallait intégrer Sylvain Begon, le talonneur, qui remplace
Jean-Jacques Taofifénua absent pour cause d'opération
du ménisque), tandis que les trois- quarts travaillaient avec
Didier Cambérabéro la technique individuelle. L'heure
restante fut consacrée aux lancements de jeu avec l'ensemble
des joueurs.
L'entraînement du mardi fut consacré « à la
lecture des défenses ». Des exercices effectués sur
la largeur du terrain entre la ligne d'en-but et celle des 40 mètres
adverses, dans le but était de provoquer des situations où
le porteur du ballon a le choix entre la pénétration dans
l'axe et le jeu au large.
Mercredi, à la séance décrite plus en détail
ci-contre, s'ajoutèrent des répétitions de lancers
en touche (toujours le souci d'intégrer Begon) et du travail
de la mêlée au joug pneumatique. Chaque activité
durant 30 minutes.
Ainsi se déclinait, la semaine dernière, le programme
d'entraînement d'un rugbyman du FC Grenoble. Mais tout cela
ne tient évidemment pas compte des longues plages de repos
exigées, planifiées, par les responsables techniques.
L'EMPLOI
DU TEMPS :
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UNE
SEMAINE TYPIQUE
D'ENTRAINEMENT AU FCG
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Lundi
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Matinée:
Musculation ou entrainement physique
17H00 à 18H30 : Entrainement technique (Ex: Touuches,
mélées pour les avants ...) , puis entrainement
collectif léger. |
Mardi
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Matinée:
Musculation ou entrainement physique
16H00 à 17H00 : Jeu au pied pour les 3/4
17H00 à 18H30 : Entrainement collectif |
Mercredi
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Matinée:
Musculation ou entrainement physique
17H00 à 18H30 : Entrainement collectif intensif
avec les Espoirs (grosse séance de la semaine). |
Jeudi
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Matinée:
Musculation ou entrainement physique
16H00 à 17H00 : Analyse vidéo de l'adversaire
du samedi.
17H00 à 18H30 : Entrainement tactique collectif
selon l'adversaire du week-end. |
Vendredi
|
Repos
et récupération avnt le match du lendemain |
Contre Perpignan, Michel Ringeval avait noté une faiblesse
dans le jeu de passes, qui nuisait à la continuité du
jeu.
Placement, passe et replacement grâce au jeu des quatre maillots,
ont induit le travail de la semaine
«J'ai constaté lors de notre match contre Bridgend
remporté 36-9, que nous avions laissé beaucoup de points
en route. Pas moins de dix situations favorables n'ont pas trouvé
de récompense. Soit le porteur du ballon ne faisait pas la
passe, soit ses partenaires ne se présentaient pas pour assurer
la continuité du jeu. Problème de technique individuelle,
de perception du jeu, pas de fatigue. »
Pour remédier à cette carence, Michel Ringeval a mis en
place mercredi dernier une séance de travail de 40 minutes,
appelée le jeu des quatre maillots.
39 joueurs (équipe première et espoirs) répartis
en quatre groupes avec des maillots blancs, verts, rouges et jaunes.
« On travaille sur la longueur du terrain. La continuité
du jeu naît de l'alternance, des replacements défensifs
et offensifs. Le jeu impose aux joueurs du deuxième rideau
à ne pas être en retard. Deux équipes s'expriment
dans un système d'attaque-défense. Quand le jeu se bloque
soit pour une faute technique ou parce qu'un des deux groupes a
pris le pas sur l'autre, le demi de mêlée, qui a le ballon,
le propose à la troisième ou quatrième équipe
qui enchaîne à son tour une autre opposition attaque-défense.
Quand les temps de jeu sont écourtés, les deux équipes
remises en jeu n'ont pas toujours eu le temps de se replacer. La
difficulté réside dans la vitesse d'exécution et
exige une rapidité dans le placement et le replacement. La
progression vient de l'activité. Le but étant, vous l'avez
compris, que le porteur du ballon trouve autant de possibilités
que nécessaire afin de ne pas perdre le bénéfice
de la possession du ballon. »
Les groupes fonctionnent deux par deux mais l'inter- activité
est totale entre les quatre équipes. Quand les rouges et les
blancs sont en opposition, les verts et les jaunes se repositionnent.
Dans le dos des deux groupes en activité directe avec ballon,
se trouve un éducateur, chargé de donner les codes de
défenses. Ainsi, l'éducateur peut exiger une défense
serrée pour favoriser le jeu sur les extérieurs ou au
contraire une défense écartée pour proposer aux attaquants
un jeu en pénétration.
Les règles sont simples mais la vitesse d'exécution détermine
la réussite de l'exercice.
Il arrive parfois que pour corser le contenu, Michel Ringeval ajoute
des impératifs techniques.
« Mercredi dernier, j'ai demandé un soutien très
proche du porteur ainsi qu'un ou deux avants à l'intérieur
de l'épaule du porteur pour assurer la continuité. C'est
le demi de mêlée qui choisit la couleur du groupe qu'il
veut faire intervenir. »
Si cet exercice s'est imposé à lui-même compte tenu
des récentes prestations grenobloises, Michel Ringeval ne cache
pas qu'il l'utilise assez régulièrement durant la saison.
« Je ne lâcherai pas les joueurs la dessus. »
C'est un exercice de choix. Il concentre tout à la fois l'aspect
tactique du jeu, la libération du ballon et le replacement
pour le soutien.
Didier
Cambérabéro :
« Jouer avec le sourire »
Après le match contre Bridgend, le thème de la semaine
était la passe au partenaire. Comment avez-vous travaillé
ce point ?
Contre Bridgend nous jouons la première action à plusieurs
passes, action qui permet à Lionel Ringeval de marquer entre
les poteaux, à la 80e minute! Actuellement, le problème
du FC Grenoble, c'est le manque de communication en attaque. Travailler
la passe n'est pas la difficulté.
C'est quoi alors?
La difficulté, c'est de faire la passe au partenaire le mieux
placé pendant le match et de la réussir. Aujourd'hui,
le gros défaut des trois-quarts du FCG, c'est qu'ils ont peur
de perdre le ballon. Pour éviter ça, ils vont « péter
» et passent ensuite par le sol. C'est un réflexe de sécurité.
C'est le plus facile pour être sûr de conserver le ballon.
Ne pas faire la passe de trop cela ne signifie nullement qu'il ne
faut pas faire de passes du tout!
Par quels exercices spécifiques trouver le juste équilibre?
L'exercice pensé par Michel Ringeval, que l'on pratique à
une quarantaine de joueurs répartis en quatre équipes
de couleurs différentes que je ne connaissais pas avant d'arriver
à Grenoble, peut remplir de multiples objectifs. Tout dépend
des consignes que nous donnons (lire l'article de Jean- Marc Piquemal).
Mercredi lors de la grosse séance de la semaine, l'objectif
était le jeu de passes avant le contact. La consigne numéro
un était qu'un regroupement ne pouvait pas durer plus deux
secondes sinon le ballon changeait de mains.
Et les résultats sont ceux que vous escomptiez?
Il y a peu de temps encore je jouais: je sais que le message de
l'entraîneur n'est pas toujours parfaitement assimilé
parce qu'il est mal compris car mal expliqué. La difficulté
pour un entraîneur est là: se faire comprendre de tous.
Techniquement?
La technique n'est pas mon obsession. Une fois par semaine, le mardi
de 16 à 17 heures, je fais travailler le jeu au pied de tous
les trois-quarts. Mais en dehors de ce point très précis,
du réglage de certains détails, je m'attache à mettre
les joueurs dans de bonnes dispositions.
C'est-à-dire?
Pour bien jouer, il faut être en confiance, se livrer à
fond, jouer avec le sourire, ne jamais mettre le frein à main.
La confiance et l'enthousiasme, c'est le fondement de tout. J'essaie
de faire en sorte que le joueur se sente libre, qu'il prenne le
maximum d'initiatives, qu'il soit capable de réagir seul.
Utilisez-vous la vidéo?
Un peu. Je ne suis pas un fou de la vidéo. Le lendemain des
matchs, Michel Ringeval les dissèque au magnétoscope,
il me fait part de ses observations, nous confrontons nos idées
et nous décidons d'un thème de travail pour la semaine.
Le jeudi de 16 à 17 heures avec le groupe de l'équipe
fanion, nous faisons une heure de vidéo. Pendant environ trois-
quarts d'heure, nous visionnons un montage du match précédent
en insistant sur les points positifs et les points négatifs.
Ensuite, nous consacrons environ un quart d'heure à étudier
le jeu de l'adversaire. J'ai proposé que quelques entraînements
soient filmés, si possible d'une position élevée,
afin de mettre en évidence, grâce à des plans larges,
certaines de nos lacunes du moment. Notamment la position du deuxième
rideau lorsque la sortie du ballon des regroupements est retardée.
Les
« plateaux » du FCG
Talonneur
de la finale de 93, Eric Ferruit est aujourd'hui entraîneur
des espoirs (avec Philippe Meunier), responsable du « plateau
2 » et directeur sportif du centre de formation du FC Grenoble.
Nul n'était mieux placé que lui pour nous présenter
cette coordination technique qui lie les différentes équipes
du club:
« Nous avons divisé les différentes catégories
d'âge en trois « plateaux »:
- 1: des tout-petits aux moins de 14 ans.
- 2: des moins de 16 ans aux Espoirs.
- 3: l'équipe première, les seniors.
Chaque responsable de plateau est également responsable des
éducateurs et de ce qui est mis en place sur le terrain au
niveau du projet de jeu.
Sur mon plateau, par exemple, on se réunit régulièrement
(la prochaine rencontre a lieu le 30 octobre). On met en place des
thèmes de travail tirés des principes mis en place par
Michel Ringeval et Didier Cambérabéro au niveau de l'équipe
première.»
Etant entraîneur des Espoirs, je suis la même filière.
Et comme Michel Ringeval et Daniel Mercier (responsable de la préparation
physique) travaillent également au centre de formation, qui
est un peu le « carrefour » du FCG, nous avons souvent
des contacts pour coordonner notre action en termes de préparation
physique et technique au niveau des catégories de jeunes, puisque
nous avons la possibilité de nous rencontrer tous les jours.
»
Concrètement, ces différents « plateaux » fonctionnent
sur des thèmes choisis en commun, avec des exercices appropriés.
Eric Ferruit nous détaille l'un d'entre eux:
« Le replacement dans les zones a été, étant
donné l'évolution actuelle du rugby, l'un des grands thèmes
de travail dans notre projet de jeu. L'exercice réunit quatre
équipes de 6 à 12 joueurs (espoirs et équipe première
par exemple; voir les explications de Michel Ringeval ci-contre):
les rouges, bleus, jaunes et verts. On fait jouer les rouges contre
les verts et les bleus contre les jaunes, sur la largeur du terrain
et des poteaux à la ligne du centre (60 m sur 50 environ, ndlr).»
L'objectif, chez les jeunes comme chez les équipiers séniors,
est le replacement avec utilisation de toute la largeur pour mettre
en place un soutien profond et travailler sur les différentes
formes de jeu, en récupération et en utilisation.»
Notre système fonctionne sur les hommes: nous possédons
une équipe solidaire d'une dizaine de personnes qui travaillent
dans la continuité de ce qui se fait au niveau de l'équipe
première. Grâce au président Patrick Goffi, toute
cette équipe a pu mettre en place un mode de fonctionnement
qui devrait porter ses fruits dans les années à venir...
»
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PROCHAINE JOURNEE
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> Dax
- Beziers
> Colomiers
- Oyonnax > Aurillac
- Biarritz
> Mont de Marsan
- Angouleme
> Nevers
- Nice
> Romans
- Provence Rugby
> Montauban
- Brive
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CLASSEMENT
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Pts
|
J
|
+/-
|
Grenoble
|
79
|
23
|
282
|
Brive
|
67
|
23
|
107
|
Provence Rugby
|
67
|
23
|
76
|
Beziers
|
64
|
23
|
91
|
Montauban
|
62
|
23
|
28
|
Angouleme
|
61
|
23
|
-6
|
Colomiers
|
58
|
23
|
-10
|
Biarritz
|
51
|
23
|
-10
|
Oyonnax
|
50
|
23
|
71
|
Dax
|
48
|
23
|
-46
|
Nevers
|
48
|
23
|
-127
|
Romans
|
46
|
23
|
8
|
Mont de Marsan
|
46
|
23
|
-38
|
Agen
|
45
|
23
|
-3
|
Aurillac
|
42
|
23
|
-169
|
Nice
|
22
|
23
|
-254
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